Ici, la fête nationale, ça ne se fait pas à moitié ! Les élèves sont invités à venir en tenues traditionnelles, la journée est banalisée pour sensibiliser les élèves aux valeurs du pays, les parents sont invités en classe pour parler du Nigéria, certains rapportent à manger. C'est un peu une journée portes-ouvertes. L'école a même fait venir des danseurs et des percussions. La récréation a été bien animée.

Voici quelques souvenirs :

... avec les Emirats n'est apparemment pas une coïncidence. D'habitude on dit "autre endroit, autres mœurs" mais là ... nous avons beau être à des milliers de kilomètres d'Abu Dhabi, nous retrouvons les mêmes travers. J'imagine déjà les yeux de mon papa lorsqu'il regardera ces photos.

Les ressemblances ne s'arrêtent pas là ... Hommage aux anciens d'Abu Dhabi et à ceux qui y sont encore :

(désolée pour les images de travers, je ne maîtrise pas encore assez bien les subtilités du blog)

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Vous pourriez croire que nous sommes ici dans club de vacances : des légumes livrés à domicile ou presque (d'ailleurs même ici, ils ont des courgettes, la mondialisation est vraiment quelque chose d'horrible), des week-ends à rallonge, des petits animaux qui nous rendent visite sympathiquement jusque chez nous, tout ça sur fond de voitures de luxe...

Mais il ne faut pas oublier qu'il nous arrive -occasionnellement- de travailler. Et l'adaptation est le maître mot. L'autre samedi, j'ai passé un peu de temps avec deux ouvriers d'une entreprise quasi affiliée au lycée, qui venaient de poser des stores vénitiens dans une salle, style Ikea, pose facile (en tout cas une fois que les murs sont percés). Une heure à expliquer que non non non, ce n'est pas possible de les laisser superposés, sous peine de ne pas réussir à les remonter. Et vas-y que je décale un peu à gauche, puis un peu à droite, puis que je refasse des trous -non sans avoir à moitié cassé la chaise qui faisait office d'échelle... Bref, une heure d'ajustements plus tard, nous nous sommes séparés -je n'ose pas dire bons amis... Et tout est un peu à l'avenant : on connaissait la finition "à l'indienne", on en découvre une nouvelle, qui est encore un peu en dessous. Mon propre niveau de finition en matière de travaux (injustement moqué parfois) serait ici un exemple d'artisanat de luxe (si, si). Et imaginez que tout ce qui concerne le réseau informatique, internet et la téléphonie sont très proches des standards en matière de travaux. Gulp. Pas top dans des services administratifs...

P.S. : pour ceux qui imagineraient que décidément on est en vacances puisqu'on écrit notre blog à l'heure où toute personne raisonnable achève son rude labeur quotidien, sachez que c'est l'Aid et que c'est férié ! Aid mubarak, comme on dit aussi par ici ! 

Nous voici officiellement propriétaires de notre superbe véhicule à Lagos. C'est un vrai petit bolide, dernière génération !!! Pfffffff hihihi .... ici presque personne n'achète de véhicule neuf. Forcément il ne le reste pas longtemps et vu comme les gens conduisent ici, ce n'est pas la peine d'investir là dedans. Nous avons racheté un 4x4 à un parent d'élève. Il doit avoir une bonne dizaine d'années, 14 000 miles au compteur, il est cabossé de partout mais il roule et a un grand coffre, c'est tout ce que nous lui demandons pour pouvoir faire les courses et pour nous emmener à l'aéroport.

En prime un zoom sur le pare-choc : la superbe couleur délavée et surtout regardez comme il tient grâce à une vis ! Réparation locale.

Cela fait plus de deux semaines que le propriétaire nous a laissé le véhicule, mais nous attendions les papiers officiels. Ils devaient arriver à la fin de la semaine  (il y a 15 jours bientôt !!!), ce sont les délais locaux.

Nous n'avons que peu pratiqué la conduite ici, mais le peu de fois où nous sommes sortis, il faut bien avouer que cela fait peur. L'état des routes est plus que mauvais. Les grands axes ont été goudronnés (cela doit faire entre 15 et 20 ans) mais il y a des nids de poule régulièrement, les routes moins passantes sont recouvertes de pavés autobloquants mais régulièrement il y a des gros trous, je pense que certains viennent se servir pour reboucher des trous ailleurs et les autres petites rues n'ont aucun revêtement, c'est la terre battue, ces chemins ou pistes (comme vous voulez) sont difformes, il y a des creux et des bosses terribles qui font penser que nous nous trouvons dans la brousse, seules les constructions aux alentours nous rappellent que nous sommes dans une grande ville. L'autre jour, Lapin a eu mal au cœur tellement il était secoué. Il y a bien des rebords de trottoirs mais cela s'arrête là, les piétons marchent au milieu des détritus sur de la terre.

Je ne sais pas quelles sont les conditions à remplir pour être détenteur du permis de conduire ici mais en tout cas le code de la route n'est pas le même qu'en Europe. Très peu de panneaux, les feux tricolores quasi inexistants et les klaxons qui retentissent dans tous les sens. Ici c'est le premier qui s'engage qui est prioritaire. J'ai pu constater que chaque carrefour est source de tension pour le chauffeur. On ralentit (on prie pour que ça passe) et on repart. Les véhicules slaloment entre les très vieux taxis pourris  et les triporteurs que nous appellerons tuk-tuk en attendant de savoir écrire le vrai nom, on me l'a dit mais je n'ai pas retenu et je ne m'aventurerai pas à l'écrire ! Lorsque trois files sont dessinées par terre, les gens ici en font cinq ou six. Pas étonnant que le pare-choc serve autant ici, tout comme le klaxon qui ne sert pas à annoncer un danger immédiat, quoique ... non, c'est juste pour dire "eh oh, je suis là !" et donc ça n'arrête pas.

Les accidents ne sont pas rares, ils ne sont pas trop graves puisque la circulation est très dense, le trafic n'avance pas vite et ce sont plus des problèmes de tôle froissée. Lorsque cela arrive, le ton monte très vite visiblement. Un collègue nous racontait l'autre jour que la plupart du temps, on descend du véhicule, on crie, on s'insulte, parfois on se jette des sorts et puis chacun retourne dans sa voiture et repart de son côté. La grande majorité des gens n'est pas assurée ici donc pas de constat. Enfin voilà, c'est la conduite à Lagos, quoi ...

Rester en week end à Lagos, on ne peut pas dire que ce soit passionnant... Surtout quand nous n'avons aucune affaire ! Samedi matin nous sommes allés à Spar faire les courses. Nous attendions ce moment depuis un certain temps déjà. Etre autonome avec notre voiture, nous déplacer dans la ville sans devoir attendre d'autres personnes. C'était bien pratique au début, nous avons eu plein de conseils, mais maintenant nous voulions également faire un gros gros plein de tout. C'est chose faite. Le chauffeur nous a emmenés donc au supermarché, nous avions rendez-vous à 9 heures. Le trajet a duré 10 minutes, il peut prendre 1h30 un vendredi soir ! Nous sommes descendus à la porte d'entrée du magasin. Le chauffeur nous a ensuite rejoints et a poussé gentiment le caddy pendant que nous le remplissions. Ca fait tout drôle d'avoir quelqu'un en permanence derrière nous. Je ne sais pas si j'arriverai à m'y habituer. Nous avons trouvé tout ce que nous cherchions : chocolat, biscuits, kiri, jambon ... la base alimentaire quoi !!!

De retour à la maison, ben ... nous n'avons pas fait grand chose.  Lapin a alterné entre la télé et les playmobils. Pour nous, adultes, heureusement que nous avons ordinateur, tablette et télévision aussi. La télé passe par Canal Sat, faut venir jusqu'ici pour avoir ce luxe ... Je ne m'en plaindrai pas, cela nous permet de voir des séries et films récents en toute légalité !

Ahlala, vivement que notre déménagement arrive. Nous tournerons moins en rond et l'appartement sera plus à notre goût. Normalement nos affaires ont quitté Le Havre la semaine dernière et devraient arriver début octobre ici. Nous croisons les doigts pour que nos visas soient prêts d'ici-là sinon le dédouanement ne sera pas possible.

Le dimanche midi, nous avons pris "l'habitude" (en 3 semaines !!!) de commander un repas chez Domino pizza. Cela me permet de me reposer des fourneaux et aussi de manger autre chose que du poulet et des œufs.

Et puis, le week end est passé ... Nous voilà déjà lundi et une nouvelle semaine qui débute.

Ici à Lagos, ce n'est pas toi qui vas au marché, c'est le marché qui vient à toi. Deux fois par semaine, Rita fait l'aller-retour entre le Bénin et Lagos avec sa vieille camionnette pour nous apporter fruits, légumes, fromages... Ces produits sont bien meilleurs là-bas. Pour le moment je fais confiance à ceux qui sont là depuis longtemps. Elle a de tout : courgettes, tomates, aubergines, choux fleurs, poireaux, raisin, pommes, poires, bananes et puis des trucs plus locaux comme les papayes, des fruits de la passion. Pour payer, c'est à la louche. Rita regarde vaguement ce qu'il y a dans le sachet, estime le poids à vue de nez et te dit combien ça va te coûter. Ce qui est rigolo ici, c'est que les commerçants ambulants ont rarement de quoi rendre la monnaie alors tu repars souvent avec des pommes de terre ou bien des bananes gratos.

Elle avait aussi du fromage. Au bout de deux semaines ici, ne manger que du Kiri, ça commence à bien faire alors je me suis laissée tenter. Les collègues m'ont dit qu'ils en achetaient régulièrement. Bon, niveau conservation, il y a des choses à revoir ... Les collègues en question m'ont conseillé de le faire bouillir une bonne vingtaine de minutes.

Voilà à quoi ressemble la bête :

Niveau goût, bof bof mais ce n'est pas non plus immangeable. Visiblement, les gens le mangent plutôt cuisiné avec des oignons ici. Il faudra que je demande des recettes à Bernice. C'est la nanny béninoise de Lapin.

Une petite vidéo qui vous donnera, je n'en doute pas une seconde, très envie de goûter à cette merveille culinaire !

Hier soir, j'étais tranquillement installée à la table de la salle à manger pour travailler quand j'ai entendu du bruit ... Bon, le bloc de climatisation est juste derrière moi, donc je ne m'inquiète pas trop. Il y a souvent des glouglous. Mais cela persiste. Au bout d'un certain temps, je n'entends plus rien. Je continue à travailler bien consciencieusement. Mais ... dans la cuisine il y a du grabuge : ça fait des ccccrrrrrrrr et une bouteille tombe. Je ne suis pas folle, il y a bien quelque chose dans l'appart. Je me lève et à ce moment-là je vois une masse noire relativement grosse traverser la pièce. Courageuse comme je suis, je monte sur une chaise et appelle Papa-Hercule pour qu'il intervienne. A force de chercher on a trouvé effectivement une bêbête. Bon soit c'est une grosse souris ou bien c'est un petit rat. La queue n'avait pas l'air bien longue.

Hercule a passé une bonne heure à essayer de la faire sortir de son trou mais en vain. J'étais évidemment terrifiée à l'idée de passer la nuit avec un habitant supplémentaire. Nous avons soigneusement fermé la partie nuit, calfeutré le bas de porte pour éviter qu'elle vienne nous voir. Et puis, il a fallu aller au lit.

J'ai rarement passé une aussi mauvaise nuit. Je me suis réveillée je ne sais combien de fois. Ce matin j'avais des sueurs froides lorsqu'il a fallu poser un pied au sol pour commencer la journée. Hercule m'a accompagnée à chacun de mes déplacements dans l'appartement. Mais nous ne l'avons pas retrouvée ...

Lorsque j'en ai parlé à mes collègues ce matin, cela les a bien fait rire. Visiblement c'est chose courante ici. Mouais, j'ai signé certes pour l'Afrique mais les souris, ça non. J'ai ameuté tous les agents du lycée pour qu'ils fassent quelque chose. Bon,  quelqu'un est passé ce midi pour poser des pièges. Des espèces de plaques avec de la "glue", maintenant il faut attendre . Super, une deuxième nuit avec cette bête et peut-être plus.

D'habitude je suis relativement pénible sur le fait qu'il ne faut pas faire de bruit pour les voisins du dessous mais là ... tant pis, je me déplace en faisant le plus de tapage possible, histoire d'effrayer ce monstre et qu'il reste tapi dans son coin le temps que je passe par le salon et aussi pour me donner du courage. Ca me rappelle quand j'étais petite et que je chantais lorsqu'il fallait aller chercher une brique de lait à la cave.

Dites-moi, les souris c'est comme les moustiques, ça n'aime pas le froid ? Si je mets la clim très froide, elle va partir ???

Voici quelques photos de notre chez nous. Bon, il faut bien avouer que pour le moment, le confort et la déco manquent cruellement mais dès que nous aurons reçu nos affaires cela va changer.

Notre appartement si situe dans un bâtiment au bout de l'école. Un terrain de sport nous sépare des salles de classes. Nous sommes donc plus au calme que certains collègues qui ont leur logement au-dessus de la cour de récréation. En plus les générateurs électriques sont tout près, donc de ce côté-là nous pouvons nous estimer chanceux. Nous nous trouvons au troisième et dernier étage du bâtiment, sans ascenseur évidemment. Mais il faut avouer que ça fait faire un peu de sport car je ne me bouge pas beaucoup depuis notre arrivée !!!

Notre appartement se compose d'un séjour en L avec une petite cuisine, d'un petit pallier conduisant vers la partie nuit, de 2 chambres dont une master bedroom avec sa propre salle de bains et encore une autre sur le petit pallier. Les pièces sont relativement grandes, je pense que nous atteignons presque les 80 m².

Et puis quelques photos de la vue ...

Rentrée faite dans ce nouveau pays. Maman a découvert ses nouveaux élèves, Lapin les joies de la section bilingue et Papa, lui, est déjà au boulot depuis que nous sommes arrivés donc ce n'est plus une nouveauté pour lui.

Lapin a eu un peu de mal à s'habituer : des nouveaux lieux, des nouvelles têtes, une nouvelle langue ... Pas facile tout ça. En plus, il a commencé avec la maîtresse anglophone dès le premier jour. Il était tout mignon avec sa chemisette, son pantacourt, son sac à dos (Doudou avait été autorisé à rester dans le sac juste pour le rassurer) et sa lunch-box. Maman étant occupée à accueillir ses élèves, c'est Papa qui a eu la mission de l'emmener dans sa classe. Visiblement, il n'en menait pas large. Mais dès qu'il est arrivée Suzanne, l'ATSEM, l'a pris tout contre elle, lui a fait un gros câlin et voilà, la journée a pu commencer. Depuis il a déjà appris quelques mots qu'il est fier de nous répéter à la fin de la journée.

Pour moi, Maman, j'attendais mes élèves sur le nouveau terrain de sport. Toutes les classes du primaires devaient s'y retrouver mais avec mes collègues nous nous faisions la réflexion qu'il n'y avait vraiment pas grand monde. Effectivement, il n'y a eu que 30 % de présence ce jour-là ... Sur les 19 élèves annoncés pour ma classe, seuls 10 se sont présentés. Le lendemain, j'en ai eu 12. Maintenant, nous verrons lundi s'il y en a plus ! Pour le moment, ils sont tout mignons, polis, calmes, ça me change !!! Et puis il faut bien avouer que faire classe à 12 élèves, c'est le rêve. Bon, après j'ai assez peu de francophones, alors les problèmes de langue se font déjà ressentir. Mais on verra bien  et puis il y a le dispositif "plus de maître que de classes" ici aussi. Ah, mes chers collègues français, si je vous disais comment ça se passe ici avec ce système ... Pas de contrainte. On s'arrange comme on veut. C'est un maître FLE qui sort les élèves de la classe, qui vient en binôme si besoin ... Bref, le bonheur ! Même les récréations me paraissent plus simples à gérer. Sachant que nous commençons à 7h30, les élèves ont faim et passent le plus clair de la pause à manger. Au pire,  ils demandent juste à ouvrir leur goûter. Je n'entends plus les "maîîîîtresssssse, il m'a dit ci, il m'a fait ça, il m'a regardé ...", plus de bagarre. On verra si cela dure.

Aujourd'hui, c'est le week end. Nous avons pu faire la grasse mat. Ca fait du bien car se lever tous les matins à 6h10, ça fatigue ... Mais, j'aime terminer ma journée à 12h20. Je vais chercher Lapin puis nous rentrons manger à la maison, avec Papa en plus. Ca ne nous arrivait jamais avant.

Bonne journée à tous.

Nous sortons assez peu du lycée car il est extrêmement difficile de se repérer ici, même dans les alentours. Pas de panneau, peu de bâtiments particuliers sur lesquels nous pouvons prendre des points de repère et du monde, du monde, du monde ...

Pour le moment nous nous laissons convoyer par des collègues qui nous montrent les magasins dans lesquels nous risquons d'aller régulièrement. De la supérette locale, à celle pour expats en passant par "L'Epicerie" . Nous avons un éventail d'endroits où aller faire les courses. Certains donnent plus envie que d'autres. Dans les franchises connues, nous avons SPAR. Nous n'y avons pas encore mis les pieds mais cela ne saurait tarder.

Personnellement j'ai apprécié le 9to7, petite supérette pour expats. Pour le moment nous avons un tel chamboulement dans notre vie qu'il est rassurant de retrouver des produits connus. Lors des premières courses j'ai voulu essayer de retrouver certains produits pour Lapin mais je me suis retrouvée avec du Nesquick à la fraise ... A ma grande surprise j'ai trouvé de la confiture Bonne Maman, mais aussi de la cassonade  Greafe (seuls les initiés comprendront mon étonnement car même dans le Nord, ce n'est pas facile d'en trouver !)

Le collègue nous a montré ensuite the magasin à Lagos où on peut aller quand on a un coup de cafard. L'Epicerie, magasin tenu par un français qui importe ses produits de France à prix d'or. Le patron est ami avec le collègue en question. Nous sommes restés là au moins une heure et 1/2. Un moment presque irréel ... D'abord le patron offre le café aux nouveaux arrivants, nous restons un moment à discuter avec lui. Puis, alors que nous nous préparons à sortir, sa femme nous rappelle car elle comptait ouvrir des huîtres pour une dégustation. Nous voilà de retour au bar à rediscuter pendant que cette dernière prépare les bêbêtes et les assaisonne. Elle ouvre au moins une douzaine, nous en prenons tous une puis il en reste donc allez, c'est parti pour un second tour. Le mari revient ensuite avec une bonne bouteille de blanc, ben oui ... on ne va pas déguster des huîtres sans boire un petit coup. Et c'est de nouveau reparti pour un tour.

Après une bonne heure, nous nous décidons à enfin quitter les lieux sans rien acheter pour la plupart ... Personnellement, je ne sais pas si nous y retournerons souvent. Si on y va c'est surtout pour le plaisir des yeux !

Eh oui, nous sommes arrivés depuis deux jours maintenant. Le voyage en avion a été plutôt sympa (merci Air France), les 5h40 de vol ont paru bien longues malgré les divertissements proposés. Et puis voilà, l'avion s'est posé dans une contrée bien lointaine.

Vue du ciel, la ville de Lagos paraît plutôt verte (comparé à ce que nous avons vu aux Emirats), ensuite ça donne l'impression d'un espèce de labyrinthe géant où tout semble agglutiné. Nous descendons de l'avion après 20 minutes d'interminable errance sur les pistes. Il faut bien avouer que se promener au beau milieu des pistes à Roissy, cela paraît normal vu la taille de l'aéroport, ça me le paraît moins à Lagos. L'aéroport international est en fait assez petit. Nous avons eu l'honneur d'utiliser un tapis rouge à la descente de l'avion, mais visiblement ce n'était pas spécialement pour nous puisque le reste de l'avion l'a également foulé ... S'en est suivi un dédale de couloirs puis enfin un escalator (qui ne fonctionnait pas) et nous voilà devant les comptoirs.

Les démarches d'arrivée vont commencer, une partie de plaisir à ce qu'on nous a dit. Bon nous voilà face à 3 ou 4 pupitres, des hommes ramassent les papiers sanitaires que nous avons du remplir dans l'avion (toujours à cause d'Ebola !), il vérifie d'un œil si nous avons bien effectué nos vaccins. Première étape : réussie. Nous suivons les flèches, et nous arrivons dans une énorme pièce avec des barrières à la manière de Disneyland pour faire patienter les 3500 personnes avant de monter dans le Spacemontain. Nous suivons bien gentiment le chemin qui nous mène jusqu'aux comptoirs de la douane. Ici pas de cabine ou d'hygiaphone pour protéger les pauvres douaniers ... Bon, premier comptoir une femme qui vérifie les passeports (15 secondes), 2ème étape : réussie, puis re-queue pour un second comptoir, là nous nous retrouvons face à un douanier à l'air beaucoup moins commode que sa prédécesseuse. Nous constatons que ce que nous avions pu lire à propos des douaniers est vrai. La personne devant nous l'a énervé car son visa n'était vraisemblablement pas dans les règles, il a commencé à hausser le ton mais le "fautif" a pris la chose très calmement, avec le sourire même. C'est effectivement ce qu'il faut faire, il devait avoir l'habitude. Bref, il laisse le cas sur le côté et prend nos passeports qu'il observe sous toutes les coutures mais comme la personne précédente l'avait mis de mauvaise humeur, il a cherché la petite bête ... Forcément il l'a trouvée. La personne ayant rédigé le visa d'entrée à l'ambassade du Nigéria de Paris avait mal écrit "90 days", alors il tique et me demande ce que je vois. Avec mon plus beau sourire (mais aussi les jambes tremblotantes), je lui réponds du tac au tac "90, sir" et là il demande confirmation à deux ou trois personnes histoire d'être absolument certain. Sinon, il aurait pu également regarder la ligne juste au dessus où il était écrit "three months" mais je me suis dit que ce ne serait peut être pas très bien pris. Finalement il a mis ses tampons, nous a rendu les passeports et une gentille dame nous a montré le chemin pour aller récupérer nos bagages. J'ai tiré Lapin par le bras et on s'est précipité vers la sortie. Etape 3 : réussie !

Les bagages commençaient juste à arriver. Il y avait énormément de monde tout autour du tourniquet. Plus une place. J'envoie Papa chercher un chariot, j'essaie de me frayer un petit chemin et la première valise à venir vers nous me semble connue mais ... trop tard, je n'ai pas réussi à l'attraper. Papa arrive avec son chariot, je lui dis de courir à l'autre bout du tourniquet avant qu'elle n'y arrive, j'assoie Lapin sur le chariot avec pour consigne d'hurler le plus fort possible si quelqu'un essaie de l'enlever car je  devais lui tourner le dos pour attraper les valises et aussi accessoirement pour que personne ne nous le pique. Très rapidement je vois une valise, puis deux, puis trois, puis quatre. Je les attrape comme je peux en bousculant mes voisins, en leur marchant sur le pied, je les pose où je peux. Papa arrive au même moment l'air triomphant avec la première valise mais il ravale tout ça vite en constatant que j'ai survolé cette épreuve !!! And the winner is MAMAN.

Nous voilà avec notre chariot débordant de valises, un Lapin à la main,  les cheveux au vent fiers de sortir si vite et là ... rhuiiiiiii (bruit de disque rayé) le douanier nous fait signe de nous mettre sur le côté pour vérifier nos bagages. Il faut dire qu'on ne passait pas vraiment inaperçu avec nos cinq énormes valises. "Qu'avez-vous dans ces valises ?", "Pourquoi ?", "Où allez-vous ?", "Avez-vous un travail ?", "Lequel ?", "Où se situe-t-il ? ". Personnellement je n'en menais pas large mais le plus drôle c'est quand nous lui avons annoncé que nous travaillions pour l'école française sur Victoria Island, il a pris un sourire dédaigneux et nous a fait signe de partir. On ne saura jamais pourquoi il a eu cette réaction mais en tout cas il n'a pas fallu nous le dire deux fois.

Dehors, nous voilà désormais dans la zone d'accueil de l'aéroport. Malheureusement nous ne voyons personne. Nous commençons à sortir les numéros de téléphone (lycée, consulat, CIA ...) mais au loin, en fait, la personne qui devait venir nous chercher était bien là ... à l'autre sortie. Mais comme rien n'était indiqué, dur pour elle de savoir où attendre. Nous partons vers le minibus venu nous chercher. Et là, nous découvrons (enfin) notre nouveau pays.

Ce qui m'a frappée en premier ce sont les lieux de culte : une mosquée et une église juste côte à côte. Et puis la manière de conduire des locaux, mais ce sera pour une prochaine fois !

Voici quelques photos prises du véhicule (un clic dessus et elles apparaîtront plus grandes normalement) :

Plus que deux jours avant le grand départ. On a fait les derniers achats, on réfléchit sérieusement à l'organisation des valises, Lapin, lui, est tout content de bientôt prendre l'avion.

Les sentiments sont, pour ma part, un peu mitigés : une grosse excitation de découvrir ce pays, cette nouvelle vie qui s'offre à nous, mais une légère appréhension quand même. Nous serons pendant un long mois uniquement avec nos valises, le temps que nous obtenions nos visas définitifs et que le déménagement arrive. On verra bien.

allez, ça va le faire !

Bon, le temps file à toute allure. Nous avons reçu notre visa, notre armoire à pharmacie déborde de médicaments, nos billets d'avion sont ok (nous avons la chance d'avoir un vol direct), bref tout se goupille plutôt bien. Nous avons récupéré des valises à droite, à gauche car nous pouvons avoir 2 valises chacun. Nous terminons la seconde phase de notre déménagement, la partie garde-meubles "s'envolera" demain dans la journée. Lapin profite des derniers instants dans sa deuxième maison. Nous faisons la tournée d'adieux. C'est pas toujours rigolo mais on sait que l'on rentrera régulièrement, ça redonne un peu la pêche. 

Si le déménagement a été orchestré de main de maître par Maman, qui a conservé de nombreux souvenirs des expériences passées, le prestataire choisi pour le déménagement ne nous semble pas toujours à la hauteur. Enfin, après un peu d'énervement, il est désormais à peu près certain que nous ne récupèrerons nos affaires à Lagos qu'après un mois. Heureusement qu'on a droit à 6 valises pour notre voyage en avion...

Bonjour à tous,

Voici une petite famille qui part à l'aventure. Ce blog n'a pas d'autre prétention que donner des nouvelles à nos familles.

Papa, maman et Lapin raconteront leur vie en Afrique, leurs joies et leurs petits malheurs.